Canyon glacé des sources du Cians
Mots-clé : hors chemin vers les granges d'Ars, Beuil
L'approche
Ce 31 décembre, sur la départementale entre le col de la Couillole et Beuil, se dessine le Mounier.
d'après cartoIGN, petite promenade dépaysante au lieu-dit "vallon de Conchas" qui monte très peu sauf au final (mais il est possible de continuer jusqu'au chemin pour éviter la montée à flanc par les sentes des moutons), toutefois pas facile car pas de chemin et il faut être très bien chaussé. Le retour se fera par le même itinéraire. Ne pas emrunter par temps de pluie, de crue ou d'orage !
dans le creux du vallon
au mileu du mélézin dénudé déjà dans l'ombre
sous un presque premier quartier de Lune
Le départ : le vallon de Conchas
choisir un endroit où poser la voiture dans le vaste lacet
De la route se dessinent les méandres du torrent caillouteux à sec en contrebas, vers l'amont. C'est le point de départ.
il faut descendre là, or la sente en rive gauche du torrent à sec est enneigée, glacée et glissante (vue vers le Sud)
Du coup, la descente est un peu délicate, même par la rive droite, pour arriver dans le lit du torrent.
Tout de suite cela fait des méandres mais on peut couper les deux premiers méandres, les berges du torrent à sec étant faciles et moins caillouteuses que le lit du Cians
ensuite le fond du torrent devient plus accidenté et il faut slalomer entre neige dure, cailloux glacés et creux gelés glissants
mais le cheminement reste facile (vue vers le Sud)
et même un peu moins enneigé, simplement caillouteux. (au printemps les talus sont couverts de coucous) (vue vers le Sud)
Cahin-caha, en choisissant toujours les endroits les plus faciles, notre avancée tortueuse nous enfonce dans le coeur du vallon.
Ici un Blanchon (lièvre variable tout blanc en hiver) est passé en sautant il a dix jours, laissant l'empreinte de ses bottes fourrées. La neige a fondu puis durci mais les traces profondes sont restées. Ce canyon est très fréquenté : Blanchon, chevreuil, biche, sanglier...
Au méandre suivant cela devient plus accidenté, plus abrupt au niveau des berges.
Le canyon
Devant nous, l'aspect "canyon" de ces petites gorges se précise :
l'étroiture a moins d'un mètre cinquante de large. Lors des crues automnales et de la fonte des neiges printanières un flot tumultueux remplit ce goulet. Ici, depuis un mois et demi c'est à sec. Espéront que des troncs d'arbres abatus ne seront pas coincés en travers...
Premier coude dans le canyon, encore plus étroit, un mètre... Cela passe toujours...
un ressaut d'un mètre à franchir, les troncs de l'an dernier ont été évacués par la crue, cela passe mieux, même s'il faut s'aider des mains
L'obstacle principal : un ressaut de 3 m de haut. Sa géométrie a complètement changé depuis cet été : tronc gênant l'escalade, tas de grosses pierres grises dont certaines sont instables, ressaut surélevé...
Parmi les troncs abattus
Ensuite le cheminement irrégulier continue sous les épicéas et mélèzes abattus par la lourde neige printanière. Il faut regarder où l'on met les pieds et baisser la tête à cause des branches.
et l'hécatombe d'arbres continue, mais au moins le défilé s'élargit un peu, c'est moins oppressant.
de nouveau une zone encombrée de nombreux mélèzes abattus. Et dire que personne ne vient chercher tout ce bois superbe !
Toujours un sol irrégulier, glissant de neige dure ou gelée et ces branches qui gênent la progression. (vue vers le Sud)
Une dernière petite étroiture avec un ressaut d'un mètre où il faudra mettre les mains pour passer, surtout à cause de la seule flaque d'eau du torrent, complètement gelée sur 20 cm d'épaisseur, véritable patinoire piège. Au delà le vallon s'élargit. Nous sommes sortis du canyon. où nous avons parcourus au total 500 mètres en 15 minutes.
Le vallon des sources du Cians
Puis c'est beaucoup plus ouvert sur le vallon d'Ars et les sources du Cians. Nous retrouvons le soleil, enfin !
Empreinte de la biche, passée dans la nuit... (cette empreinte n'était pas là hier)
mais danger rétrospectif, la croûte de glace a cédé, heureusement pas sous nos pas, sous ceux de la biche... Pas facile à remonter ce vallon même maintenant qu'il est moins accidenté.
Nous rejoignons définitivement le soleil et de très beaux mélèzes. (sur la crête là-haut, c'est une place de parade des tétras-lyre, lieu de combat des coqs de bruyère au printemps)
Pour éviter de monter le long du vallon maintenant monotone nous avons joué les "chèvres" grimpant par des cheminements de moutons vers les granges d'Ars. En face, la baisse du col Saint-Pierre et en bas à droite le canyon dont nous sortons. Le temps de souffler et nous redescendons par où nous sommes venus, avant que le soleil ne soit trop bas sous un ciel blanchissant au sud annonçant une chûte de neige pour dans deux jours. Au total une demi-heure de marche aller. (vue vers le Sud-Est)